PROCHAINEMENT _ Musée de l'art immersif et de l'intelligence artificielle (MAiiA), La Valette, Malte, Janvier 2026.
Avec Approche & Ikigai Labs
Spatial, en ligne, du 15 au 17 novembre 2024
La question du contexte en art est essentielle, et il en est de bien différentes natures. Depuis toujours, la société au sein de laquelle l’oeuvre émerge l’imprègne au point que cette dernière témoigne de son environnement social et politique. Dans l’histoire de l’art, les ruptures esthétiques découlent aussi des lieux de production successifs : les monuments, ateliers et environnements naturels font aujourd’hui place au studio, un ailleurs auquel les artistes accèdent avec leurs appareils connectés. Parfois, c’est même le contexte de présentation de l’oeuvre qui la révèle, comme dans le cas du ready-made.Au point que l’on peut se questionner sur l’étrange présence d’un extincteur rouge dans un white cube. Mais alors qu’en est-il des galeries virtuelles qui, reprenant les codes de l’art contemporain, en poursuivent l’expérience autrement ? Le rapport du public à l’art y est évidemment tout autre. Ainsi, les oeuvres qui se poursuivent en ligne, en perdant de leur matérialité, créent une autre relation qui, dans une certaine mesure, est davantage de l’ordre de l’intime. C’est pourquoi l’expérience que nous évoquons ici avec extended se doit d’être vécue pour accéder à des oeuvres qui témoignent tant des lieux matériels ou immatériels dont elles viennent à peine d’émerger que d’un maintenant universel.
ARTISTES _ Lionel Bayol-Thémines, Daniel Bourgais, Brodbeck & de Barbuat, Albertine Meunier, Edouard Taufenbach & Bastien Pourtout.
DOCUMENTATION _ Ikigai Labs.
ARTISTES _ CDSA Awards Winners.
DOCUMENTATION _ City Digital Skin Art Awards.
Pendant Art Basel
Avec Janine Sarbu, Santiago Torres & 36°
Metahaus, Paris, du 18 au 25 octobre 2024
Plus jamais nous n’observerons les images comme nous le faisions dans l’avant de ces usages effrénés des intelligences artificielles génératives. On pourrait arguer que la chose n’est pas véritablement nouvelle considérant l’émergence de la photographie, sa démocratisation, ses manipulations analogiques puis numériques, sans omettre les images qu’autrefois on qualifiait “de synthèse”. Mais quelque chose de plus profond s’est passé ces dernières années, ces derniers mois, bouleversant ainsi à tout jamais notre relation aux faits relatés pour ne pas dire au réel. Faisant écho à l’invention de la pellicule par Kodak qui rendit accessible la capture instantanée d’images sur le vif, des services en ligne nous permettent désormais de produire aisément les figments de nos imaginations. L’imaginaire serait ainsi en train de prendre le pas sur le réel tout en prolongeant notre soif de virtuel. L’idée que nous soyons toutes et tous, enfin, des artistes réémerge. Mais il ne faut pas se méprendre car si quelques mots saisis suffisent à créer, seul un regard acéré permet d’améliorer le résultat jusqu’à l’obtention de ce qui fait alors œuvre. Et pour les créations contemporaines ayant encore une part de matérialité, elles nous disent aussi cet attachement viscéral que nous avons préservé quant au tangible, pour ne pas dire au réel, simplement, nous les observons et les interprétons autrement en cette ère d’une forme de post-réalité.
ARTISTES _ Fabrice Ainaut, Matteo Basilé, Lionel Bayol-Thémines, Salom Chartriot, Niko De La Faye, Emo De Medeiros, Violet Forest, Thomas Garnier, Raphaël Guez, Marie Maillard, Milkorva, Minuit Digital, Juan Le Parc, Julio Le Parc, Tom Lelouche, Claire Malrieux, Vincenzo Marsiglia, Jean-Baptiste Perrot, François Ronsiaux, Bruno Ribeiro, Diego Sarmiento, Santiago Torres, U2P050, Thomas Vanz, Visual System, Brankica Zilovic.
Avec Annso Boulan
Dans le programme du projet CURA du CNAP
Scène nationale, Aubusson, du 12 octobre au 24 novembre 2024
Le projet CURA soutenu par le CNAP se poursuit avec l’exposition Inquiétantes étrangetés qui s’inscrit dans la continuité de Réalités alternatives. Ce second événement est dédié à ces éléments qui, aussi infimes soient-ils, agitent nos consciences dans l’art comme dans la vie. Ou quand l’étrangeté serait plutôt de l’ordre de la règle.
ARTISTES _ Caroline Delieutraz, Bertrand Dezoteux, Marina Gadonneix, Michel Paysant, Systaime, Brankica Zilovic.
DOCUMENTATION _ Scène nationale d'Aubusson.
Les langues nous unissent mais parfois leurs diversités divisent, et il y a des langages universels, parmi lesquels ceux des arts et des sciences. Il est intéressant de noter que les idées, avec les avant-gardes du siècle dernier, ont commencé à prédominer sur les images, au point parfois que les mots seuls fassent œuvres. L’exposition Ce qui nous rassemble regorge de créations aux formes les plus diverses et provenant d’ici comme d’ailleurs pour scruter les usages de langues ou langages mis au service des imaginaires. Les modes de transmission, comme le morse ou la radiophonie, ne sont pas en reste avec des artistes aux pratiques aventureuses allant jusqu’à se focaliser sur les moyens de communication inter-espèces. Il y a aussi des livres, entre autres contenus ou tendances extirpés de l’Internet, sans omettre le rôle essentiel que tiennent les algorithmes dans la création contemporaine. Et, point commun aux œuvres de cette exposition : toutes peuvent être considérées telles autant d’entrées sur nos imaginaires collectifs se situant à la croisée des arts et des savoirs.
ARTISTES _ Cécile Babiole & Jean-Marie Boyer, Véronique Béland, Michel de Broin, Caroline Delieutraz, Pascal Dombis, Linda Dounia, Flore Eckmann, Mounir Fatmi, Thomas Garnier, Vidya-Kelie Juganaikloo, Eduardo Kac, So Kanno & Takahiro Yamaguchi, LAB[au], Lionel Maes, Rachel Marks, Yucef Merhi, Caroline Monnet, Tania Mouraud, Iván Navarro, Bertrand Planes, Julien Prévieux, Vera Röhm, Christa Sommerer & Laurent Mignonneau, Sacha Stiles, Moffat Takadiwa, Ali Tnani, Bernar Venet, Filipe Vilas-Boas, Young-Hae Chang Heavy Industries, Brankica Zilovic, Fabien Zocco et Mathieu Zurstrassen.
DOCUMENTATION _ Festival de la francophonie.
Avec Walter Vanhaerents
Pendant la Biennale de Venise
Santa Maria della Visitazione, Venise, du 20 avril au 24 novembre 2024
Par essence, cette pièce traite des frontières - ces barrières imaginaires et fluides. Les frontières imaginaires entre nous-mêmes et notre environnement, le corps et l'âme, le matériel et l'immatériel. Pourtant, les frontières ne sont que des constructions de notre esprit humain. Nous ne sommes pas séparés de l'univers ; nous n'en faisons même pas partie - nous sommes des parties intégrantes de son tissu. Tout comme les vagues sont des manifestations de l'océan, nous sommes des manifestations de l'univers. Et si nous sommes des ondes subatomiques dansant dans des champs quantiques cosmiques, nous dansons également à l'échelle macroscopique. Nous dansons pour nous exprimer, pour nous connecter les uns aux autres, à notre environnement et au "divin". Nous dansons pour faire l'expérience directe de l'union avec l'univers. Boundaries vise à induire une expérience contemplative, en nous encourageant à réfléchir à ces idées.
ARTISTE _ Memo Akten.
DOCUMENTATION _ Vanhaerents Art Collection.
Sur CIFRA, depuis avril 2024
J’ai longtemps cherché de l’art dans la sphère du numérique avant de chercher du numérique dans la sphère de l’art. Ce qui n’est pas tout à fait la même chose considérant l’importance des contextes en termes de validation. Mais il s’avère que ces deux mondes, qui longtemps se sont ignorés, aujourd’hui se rejoignent. En cette ère digitale où des technologies allant de l’intelligence artificielle à celles de la blockchain agitent notre société, des artistes nous en donne des lectures ou interprétations avec leurs créations.
ARTISTES _ Donatien Aubert, Matthew Biederman, Louis Paul Caron, Ismaël Joffroy Chandoutis, Pierre Jean Giloux, Kurt Hentschläger, Dasha Ilina, Sophie Kahn, Eva L’Hoest, ORLAN.
DOCUMENTATION _ CIFRA.
Avec Annso Boulan
Dans le programme du projet CURA du CNAP
Scène nationale, Aubusson, du 16 mars au 20 avril 2024
Présenter des œuvres d’art visuel dans un lieu de spectacle vivant revient à se pencher sur ce qui réunit ces pratiques, soit l’extrême élasticité de leur relation au réel. Car enfin, qu’il s’agisse de mise en scène ou de représentation, il n’est question que d’alternatives à la réalité. En cette époque où il y a confusion entre les faits et leurs interprétations comme entre le vrai et le faux. Les faits et leurs interprétations, quand nous pouvons toutes et tous publier également nos points de vue sur les médias sociaux. Le vrai et le faux quand nous pouvons toutes et tous générer des images aux allures de photographies avec des intelligences artificielles. Nous avons plus que jamais en commun avec les artistes, à grand renfort de techniques ou technologies et bien au-delà des distinctions entre les pratiques, la capacité de mettre en scène comme de représenter “autrement” le réel. L’exposition Réalités alternatives s'articule en trois chapitres regroupant des œuvres où la question de la mise en scène est essentielle.
ARTISTES _ Hugo Arcier & Cyril Teste, Brodbeck & de Barbuat, Thibault Brunet, Noémie Goudal, Adrien M & Claire B.
DOCUMENTATION _ Scène nationale d'Aubusson.
Danae, Paris, du 28 février au 28 mars 2024
Il n’est point de pratique artistique qui ne soit régulièrement mise à jour au gré des évolutions techniques, technologiques, sociales ou sociétales. Du portrait et de l’autoportrait, entre autres genres en peinture, allant des empreintes rupestres de mains aux données numériques qui nous caractérisent si bien, à chaque génération d’artistes ses typologies de réactivation des modes de représentation. Les moyens de diffusion de l’art ne sont pas en reste considérant ces dernières décennies, ne serait-ce qu’avec l’émergence des versions de Web se succédant. Jusqu’à l’inscription dans la blockchain des œuvres de toute nature que cette dernière protège en les authentifiant. L’exposition “Réactivations” présente des créations qui, dialoguant les unes avec les autres, questionnent les modes de représentation et de diffusion autant qu’elles donnent des lectures de ce monde qui est nôtre en cet instant présent.
ARTISTES _ Kevin Abosch, Lionel Bayol-Thémines, Louis-Paul Caron, Anne Horel, Kamilia Kard, Albertine Meunier, Minuit, ORLAN, Antoine Schmitt, Cecilie Waagner Falkenstrøm.
DOCUMENTATION _ Danae.io
Avec Hande Şekerciler & Arda Yalkın
Kadıköy Kent Museum, Istanbul, du 13 au 21 janvier 2024
C’est le pari de Noise Contemporary que de se situer à la fusion des canaux de diffusion des arts médiatiques en les intégrant au sein d’une foire d’art contemporain où le numérique, contrairement à l’ordinaire, est aussi centrale que structurant. Pour accompagner les artistes aux technologies de leur temps à se développer jusque dans les institutions muséales, là précisément où l’histoire de l’art s’écrit ou plus exactement se valide. Et si les livres d’histoire regorgent d’œuvres, c’est aussi parce que les artistes sont à la meilleure place pour nous donner des lectures tout particulièrement pertinentes des cultures qui sont nôtres. Que dire alors des artistes aux pratiques aventureuses qui se saisissent du potentiel créatif des technologies façonnant nos société. Des technologies ou services incluant l’intelligence artificielle ou la blockchain, les médias sociaux ou réalités étendues. Sachant qu’il n’est point de créations, à ce jour, qui échappent totalement à la non-neutralité des algorithmes, ne serait-ce que dans les phases de recherche des artistes qui les produisent. Et rappelons que le numérique est l’affaire de toutes et tous, tant du point de vue des usages, bien entendu, que de celui de nécessaires régulations. A la croisé des arts et techniques, faisons à Istanbul du bruit ensemble. Il appartiendra aux générations futures de “débruiter” nos échanges pour obtenir une vision du monde en cet instant précis. Rappelons que le débruitage des images que bien des auteurs de sciences fiction nous annonçaient au siècle dernier est devenu réalité avec l’intelligence artificielle. Les rêves d’hier sont réalités aujourd’hui et les artistes de Noise Contemporary en témoignent.
GALERIES _ ArtOn Istanbul, BBA Gallery, CulturFoundry, DAM Projects, Elektra, Galerie Dix9 Hélène Lacharmoise, Julie Caredda Gallery, K011, Kate Vass Galerie, MoTA - Museum of Transitory Art, Nado Curatorial Agency, Pilot, Sanatorium, Siyah Beyaz, White Noise, Zeto Art.
ARTISTES _ Alara Başar, Beyza Dilem Topdal, Carlotta Aoun, Ceren Su Çelik, Cinzia Campolese, Doğa Ünyaylar, Ethel Lilienfeld, Kira Xonorika, Merve Mepa, Rocio Berenguer.
PERFORMANCES _ Kyota & Ali Mahmut Demirel, Alain Thibault & Matthew Bidermann.
CONFÉRENCES _ Martin Honzik, Tariq Krim, Alessandro Ludovico, Bernhard Serexhe, Charlotte Kent…
Dans le programme de la Biennale Némo
Le Bicolore, Maison du Danemark, Paris, du 8 décembre 2023 au 25 février 2024
Florian Kleinefenn.
Deux notions se popularisent avec le début du millénaire. Celle de la multitude que les êtres forment en réseaux. Et celle de la singularité technologique qui voudrait que les machines un jour surpassent l’être humain. Or ces mêmes notions de multitude et de singularité conviennent tant aux êtres qu’aux technologies. Considérer la multitude, c’est envisager la convergence de nos engagements démocratiques sur les médias sociaux. Quand nous pourrions tout aussi bien considérer la multitude des données qui alimentent les intelligences artificielles actuellement au centre de toutes nos attentions. La singularité, nous concernant, c’est celle de nos identités ou profils que sans cesse nous peaufinons en ligne. Quand nous devrions tout autant considérer le concept de singularité technologique qui questionne notre relation aux machines dont il devient difficile de se passer. Les œuvres réunies dans l’exposition Multitude & Singularité du Bicolore de la Maison du Danemark sont à l’image de la complexité du monde dans sa version numérique.
ARTISTES _ Stine Deja & Marie Munk, Jeppe Hein, Mogens Jacobsen, Jakob Kudsk Steensen, Jens Settergren, Cecilie Waagner Falkenstrøm.
DOCUMENTATION _ Art in the Digital Age, YouTube.
Avec Alain Thibault, en collaboration avec Catherine Bédard
Dans le programme de la Biennale Némo
Centre Culturel Canadien, Paris, du 7 décembre 2023 au 19 avril 2024
Le monde s’accélère au rythme des révolutions industrielles qui se succèdent et produisent autant de mutations sociétales et esthétiques. C’est au XIXe siècle que se généralise en peinture le traitement de sujets en série, comme pour mieux en appréhender tous les aspects. A l’ère de l’utilisation effrénée d’algorithmes d’intelligence artificielle dans l’industrie comme en art, il convient davantage d’aborder bien des œuvres au travers de leurs multiples versions. De plus en plus, les artistes collaborent littéralement avec des programmes en capacité de générer leurs œuvres en d’infinies variations. Il leur revient d’interrompre les processus autonomes qu’ils ont initiés quand les résultats sont saisissants. Mais ce qui est nouveau, depuis quelques années, c’est que nous pouvons toutes et tous utiliser de telles interfaces pour, par exemple, peaufiner en ligne les profils de nos identités multiples. C’est ainsi que nous avons une certaine proximité avec les créations issues de processus itératifs ou génératifs. L’exposition En d’infinies variations du Centre Culturel Canadien qui s’inscrit dans le programme de la Biennale Némo est à envisager tel un atelier où les œuvres sont en train de se faire.
ARTISTES _ Nicolas Baier, Salomé Chatriot, Chun Hua Catherine Dong, George Legrady, Caroline Monnet, Nicolas Sassoon, Christa Sommerer & Laurent Mignonneau, Oli Sorenson, Timothy Thomasson.
DOCUMENTATION _ Centre Culturel Canadien, YouTube.
Dans le programme de la Biennale Némo
CAC La Traverse, Alfortville, du 29 novembre 2023 au 13 janvier 2024
Marc Domage.
L’échantillon donne l’idée d’un tout et, quand il y en a plusieurs, ils permettent de prendre des décisions. Mais l’échantillonnage est aussi une pratique artistique, notamment des sons ou des images – fixes ou en mouvement – qui consiste à les assembler pour les réassembler, jusqu’à les épuiser. C’est en ligne que les artistes contemporains, de plus en plus souvent, opèrent leurs sélections comme leurs aînés autrefois se fournissaient chez les marchands de couleurs. En ligne, où nous n’offrons que des échantillons de nous-mêmes pour ne jamais véritablement nous livrer entièrement. On y apparaît sous de multiples formes, quand ce n’est pas au travers de multiples identités. Les artistes de l’exposition Échantillons de soi pratiquent d’incessants vas-et-viens entre sphère privée et monde de l’art autant qu’entre l’espace du réel et celui du virtuel. Or c’est dans l’entre-deux qu’émergent leurs créations dont les propos et les formes dialoguent.
ARTISTES _ Ines Alpha, Renaud Auguste-Dormeuil, Emilie Brout & Maxime Marion, Grégory Chatonsky, Dasha Ilina, Bettie Nin, Fabien Zocco.
Pendant Paris + by Art Basel
Avec JST (Janine Sarbu & Santiago Torres)
Metahaus, Paris, du 20 au 26 octobre 2023
Jamais la question de l’immatérialité en art n’a été aussi prégnante qu’aujourd’hui. On pourrait arguer que les œuvres, depuis toujours, émergent de l’esprit comme l’affirmait déjà Léonard de Vinci qui en son temps les considérait toutes « cosa mentale ». Avec les années soixante, quand tant d’artistes se prennent à “calculer” leurs abstractions géométriques, la conception commence à se déplacer du cerveau humain vers celui de l’ordinateur. Pour qu’enfin, dans les années quatre-vingt, Jean-François Lyotard et Thierry Chaput nomment leur exposition aux allures de manifeste de la postmodernité présentée au Centre Pompidou Les Immatériaux. Les potentiels créatifs de l’électronique et de l’informatique y sont alors à l’honneur au sein d’une scénographie de la transparence faite de trames grillagées. La suite, nous la connaissons. C’est celle d’une informatique omniprésente que de plus en plus d’artistes détournent, quand ils ne collaborent pas avec des intelligences artificielles, pour déposer leurs créations virtuelles sur des plateformes en ligne. Ce qui est relativement nouveau, c’est l’intérêt que porte une nouvelle génération de collectionneuses et de collectionneurs pour les étrangetés numériques qui, dans le champ de l’art, témoignent si justement de cette société de l’immatériel qui est la nôtre. Leurs désirs oscillent entre rêve de virtuel sans limites aucune et attirance pour des pièces participant d’une forme de re-matérialisation du monde eu égard aux procédés numériques de fabrication. C’est par conséquent d’hybridation dont il est question dans l’exposition [In]Material regroupant des œuvres aux divers coefficients de matérialité. Quand le manque de matérialité convoque le sublime.
ARTISTES _ Ines Alpha, Anka, Donatien Aubert, Sebastian Barrandeguy, Matthew Biederman, Anne Blanchet, Grégory Chatonsky, Thomas Cheneseau, Marc Antoine Decavele, Félicie d'Estienne D'Orves, Pascal Dombis, Philippe Gourdon, Mihai Grecu, Anne Horel, Vidya-Kélie, Mathilde Lavenne, Solimán López, Dana & Stephane Maitec, Sandra Matamoros, Milkorva, Fred Murie & Flavien Théry, Thomas Paquet, Pierre Pauze, Sabrina Ratté, Bruno Ribeiro, Diego Sarmiento and Santiago Torres.
DOCUMENTATION _ YouTube.
Dans le programme d'Art Brussels
[Senne], Bruxelles, du 20 avril au 7 mai 2023
Avec les arrivées successives des ordinateurs personnels et de l’Internet, les artistes se sont mis à déconstruire les systèmes de représentation, poursuivant ainsi ce que les peintres cubistes ou abstraits du début du siècle dernier avaient initié. Mais n’avons-nous pas toutes et tous été affectés par ce changement de perspective ? Au point d’entretenir des relations privilégiées avec les œuvres qui sont issues de pratiques numériques. Ajoutons à cela que de telles pratiques ou usages devenus si populaires déplacent les lignes entre artistes et non-artistes. Dans sa version participative, l’Internet illustre parfaitement cette approche résolument collective de la création en cette ère de réappropriation généralisée des contenus que [Senne] Bruxelles met en met en perspective.
ARTISTES _ Chiho Aoshima, Cory Arcangel, Jessica Ciocci, Jacob Ciocci, Petra Cortright, Sara Cwynar, Exonemo, JODI, Oliver Laric, Olia Lialina & Dragan Espenschied, Guthrie Lonergan, Thomas Ruff, Penelope Umbrico, Artie Vierkant.
DOCUMENTATION _ Une autre perspective.
Dans le programme d'ISEA
La Topographie de l’Art, Paris, du 15 avril au 15 juin 2023
Les possibles d’hier sont les réalités d’aujourd’hui que sans cesse nous fusionnons pour les améliorer encore. Ces soixante dernières années, bien des artistes ayant une forte appétence pour les technologies de leur temps ont anticipé nos environnements ou usages avec leurs créations. C’est souvent en détournant des innovations qu’ils innovent à leur tour. Quand leurs pratiques diversifiées se rejoignent au fur et à mesure que leurs techniques s’agglomèrent. Du laboratoire scientifique à l’atelier d’artiste, tout se passe à la jonction du matériel et de l’immatériel comme à celle de l’intelligence et des données, sans omettre les réalités que l’on rassemble en les considérant étendues. Il n’est plus de domaine de recherche autonome, isolé des autres. En cette époque où la notion de tendance artistique n’est absolument plus opérante, l’exposition La fusion des possibles de La Topographie de l’Art, avec des œuvres issues de pratiques convergentes, se veut être l’expression de la symbiose des idées comme de celle des formes.
ARTISTES _ Donatien Aubert, Golnaz Behrouznia, Samuel Bianchini, Thibault Brunet, Caroline Delieutraz, Pascal Dombis, Kamilia Kard, Marie Lelouche, Julien Maire, Albertine Meunier, Sabrina Ratté, Marion Roche, Vera Röhm, François Ronsiaux, Nicolas Sassoon, Michele Spanghero, Victoire Thierrée et Peter Weibel.
PERFORMANCES _ Julien Maire, Halos. Kamilia Kard, Toxic Garden - Dance Dance Dance.
DOCUMENTATION _ La Fusion des Possibles.
Dans le programme de The Future of Living
Bozar, Bruxelles, du 2 au 3 décembre 2022
L’intelligence artificielle est un concept que les scientifiques ont commencé par décrire avant d’en programmer véritablement. Dans un même temps, des auteurs de fictions se sont chargé de lui donner des formes sans contraintes aucunes. Enfin, il est des artistes numériques qui, dans le champ de l’art, se confrontent à l’intelligence artificielle, ce qui donne des œuvres génératives ou interactives. Ils sont généralement animés par l’idée de créer de la rencontre et, parfois, du dialogue dans les espaces physiques de galeries ou de centres d’art. En faisant l’expérience d’œuvres d’intelligence artificielle, le public en améliore sa connaissance intime. Au point que nos commentaires complètent ces installations performatives qui, du fait de leur relative autonomie, échappent au contrôle des artistes qui, pourtant, les ont conçues et réalisées.
ARTISTES _ Jana Bernartova, Maša Jazbec en collaboration avec Varvara & Mar, Mathieu Zurstrassen.
WORKSHOP _ Mihai Grecu.
DOCUMENTATION _ The Future of Living.
Dans le cadre de du prix Art [ ] Collector
24Beaubourg, Paris, du 8 au 19 novembre 2022
Thibault Brunet collecte des points de vue, en présence comme à distance, tout en dialoguant continuellement avec l’histoire de l’image et l’art de la prise de vue. Il convoque les origines du médium photographique lorsqu’il fait l’acquisition au laser de territoires que, littéralement, il circonscrit en des durées étendues anéantissant toute idée de mouvement. On pense alors au cliché du Boulevard du Temple de Louis Daguerre où passantes et passants ont disparus durant une pose longue. Les surfaces circulaires noires de ses Territoires Circonscrits marquent les positions initiales des appareils de capture. De retour dans son atelier aux multiples interfaces, l’artiste édite enfin les points de vue des espaces tridimensionnels de ses territoires. La liberté de mouvement dont il bénéficie est totale, similaire à celle d’un oiseau en plein vol, elle rappelle les pratiques et usages de certains jeux vidéo. Le pictural est également omniprésent dans l’esthétique que Thibault Brunet développe au fil du temps, comme en filigrane. Bien qu’aucune brosse n’ait jamais effleuré les intérieurs ou objets du banal aux contours incertains qui se fondent dans l’obscurité de l’absence. Et quand il aborde cet espace si particulier qu’est la cage d’escalier, c’est avec la minutie d’un cinéaste qu’il opère, usant de la complexité comme unique ressort au suspens.
ARTISTE _ Thibault Brunet.
PDOCUMENTATION _ Art [ ] Collector, Art in the Digital Age.
Nft Gallery A.dition, Lounge de Coloris, Walkerhill, Séoul, du 26 mai au 27 septembre 2022
Depuis toujours, les nombres et les œuvres s’accordent, si l’on considère tant l’harmonie en musique que la composition en peinture. Et force est de reconnaître que depuis l’avènement des ordinateurs, les artistes déléguant le calcul de leurs œuvres aux machines sont de plus en plus nombreux. Si bien qu’aujourd’hui la beauté se calcule aussi, jusque dans l’usage d’algorithmes d’intelligence artificielle. Et, avec Internet, les œuvres sont plus accessibles que jamais, la sphère de l’art s’étant, une fois encore, adaptée en cette ère des technologies de la décentralisation. Les œuvres de cette exposition ont toutes en commun d’avoir été calculées en partie ou en totalité, et d’être collectionnables en jetons non fongibles. En ligne, là précisément où se déploie l’esthétique de notre temps.
ARTISTES _ Matthew Biederman, Grégory Chatonsky, Catherine Ikam & Louis Fléri, Kamilia Kard, Jan Robert Leegte, Marie Lelouche, Soliman Lopez, MAOTIK, ORLAN, Antoine Schmitt, Santiago Torres, Frederik de Wilde.
LIVE PERFORMANCE _ Antoine Schmitt & Franck Vigroux, ATotal.
PLATEFORME NFT _ Art Consortium.
Avec Valérie Hasson-Benillouche
Galerie Charlot, Paris, du 21 avril au 30 juillet 2022
Mr Twodeers.
A l’origine de l’exposition Art Me !, il y a la volonté de reconsidérer aujourd’hui ce qui unit les artistes à leurs œuvres qu’ils ou elles habitent, peuplent d’individus ou ouvrent au public. L’idée, donc, comme Allan Kaprow le suggérait déjà dans les années soixante, que rien ne doit séparer l’art de la vie comme l’attestent ses Essays on the Blurring of Art and Life (1993). Quand il est encore de nos jours des artistes pour pratiquer le happening. Que ce soit en toute discrétion, dans l’espace public, comme au regard de toutes et tous sur l’Internet, ou usant autant de la magie que de l’efficience des technologies contemporaines pour incarner leurs créations. Force est de reconnaître qu’il est bien des techniques qui incitent les artistes à repenser la nature de leurs relations aux modèles qui, littéralement, “peuplent” leurs œuvres. On pense ici à celles du scanning, de la modélisation ou de la motion capture quand il ne s’agit pas d’intelligence artificielle. Les modèles ainsi représentés sont à l’exacte mesure de vrais gens. Des détails, comme on pourrait le penser, mais qui sont de nature à renforcer l’empathie d’un public se reconnaissant inévitablement dans un geste ou une posture étrangement si familière. Mais les vraies révolutions, dans l’art, se jouent aussi dans les démocratisations des pratiques artistiques au travers d’innovations grand public allant du film Kodak à l’iPhone d’Apple. Sans omettre les plateformes de partage, là précisément où les pratiques artistiques se mêlent aux pratiques amateurs, sans que l’on sache bien qui influence qui ! Combien d’artistes se fournissent, en effet, en images en les traquant par leurs noms d’indexation au royaume des émojis pour en générer des collages se poursuivant bien au-delà des cadres ? Enfin, il y les œuvres dont nous sommes les héros. Des créations dont on fait l’expérience, tant par la manipulation que dans le virtuel. En interaction, nous magnifions des objets techniques. En immersion, sans corps aucun, nous devenons la composante essentielle de l’œuvre que l’on achève. Quand nous ne sommes pas, tout simplement, l’œuvre elle-même. Comme les artistes du happening et plus largement de la performance qui, dans l’action, non seulement font acte de création, mais aussi sont création. Ce qui nous renvoie à la traduction française, plus précise encore, de l’ouvrage d’Allan Kaprow : L'art et la vie confondus.
ARTISTES _ Artistes : Aram Bartholl, Chun Hua Catherine Dong, Pierrick Sorin, Jeanne Susplugas, Penelope Umbrico, Universal Everything, Eric Vernhes, Du Zhenjun.
DOCUMENTATION _ Galerie Charlot.
Avec Alain Thibault, en collaboration avec Catherine Bédard
Dans le cadre de la Biennale Némo
Centre Culturel Canadien, Paris, du 10 décembre 2021 au 15 avril 2022
Les décisions sont issues de processus cognitifs complexes. Les envisager collectivement, quand elles engagent nos devenirs partagés les rend rien moins que cruciales. Mais voilà que, de plus en plus, nous intégrons les machines dans de tels processus au travers d’algorithmes qualifiés de décisionnels. Ce qui n’est pas sans soulever des questions que les artistes savent mettre en perspective. Car l’époque que nous vivons, un simple instant au regard de la longue histoire de notre planète, est décisive considérant les choix qui s’offrent à nous pour un développement responsable de l’intelligence artificielle. C’est donc maintenant que se jouent les droits humains quant à la gestion, par exemple, de ce qui émergera de nos données à toutes et tous. La prise en compte d’œuvres issues de processus décisionnels extirpés de l’invisible ne peut que nous projeter dans un futur immédiat qui nous appartient encore.
ARTISTES _ Adam Basanta, Naomi B Cook, Aram Bartholl, Baron Lanteigne, Véronique Béland, France Cadet, Pascal Dombis, Jean Dubois, Marie-Eve Levasseur, Rafael Lozano-Hemmer, Sabrina Ratté, David Spriggs, Maija Tammi, Varvara & Mar.
PERFORMANCE _ Matthew Biederman & Alain Thibault.
DOCUMENTATION _ Centre Culturel Canadien, Art in the Digital Age, YouTube.
Dans le cadre de la Biennale NOVA_XX
Centre Wallonie-Bruxelles, Paris, du 8 décembre 2021 au 12 février 2022
Appel à projet. Artistes femmes. Québec, France, Wallonie-Bruxelles.
COMMISSAIRES _ Marie du Chastel, Dominique Moulon et Alain Thibaut en collaboration avec Sara Anedda, Evelyne Deret et Stéphanie Pécourt.
ARTISTES _ Marion Balac, Véronique Béland, Rocio Berenguer, Cindy Coutant, Eduardo Andres Crespo, Marjolijn Dijkman, Anouk Kruithof, Eva L’hoest, Caroline Le Méhauté, Sylvie Lehmers, Katherine Melançon, Anna Raimondo, Sabrina Ratté, Molly Soda, Victoire Thierrée, Noriko Yamaguchi.
DOCUMENTATION _ Centre Wallonie-Bruxelles.
Avec la galerie Charlot dans le cadre de la Biennale Némo
Plateforne, Paris, du 24 au 28 novembre 2021
Pendant des années, l’artiste Eduardo Kac a préparé le protocole de réalisation, accompli par le spationaute Thomas Pesquet, de son œuvre spatiale Télescope intérieur. Avec méthode, il a anticipé tous les découpages et pliages qui allaient enfin s’exécuter le 18 février 2017 à environ 350 km d’altitude, en impesanteur. C’est donc à bord de l’un des objets techniques parmi les plus complexes que l’humanité ait produite, la Station spatiale internationale, que le télescope de papier exécute sa chorégraphie. Au point de nous faire oublier l’extrême vitesse de déplacement de l’ISS, pas moins de 28 000 km/h. Tout semble opposer l’œuvre de son écrin dont pourtant elle dépend si intimement. Sa fragilité même comparée à la robustesse des vitres du dôme au travers duquel on devine la Terre qui à son tour nous apparaît si fragile. Le « M » de cette poésie sculpturale sans gravité aucune que traverse l’idée d’un instrument de vision est celui d’un moi collectif car c’est vers nous qu’il est pointé. Les esquisses de l’avant, cette performance d’un instant et les créations qui en découlent, toutes, portent tant sur nos désirs d’évasion que notre devoir d’introspection.
ARTISTE _ Eduardo Kac.
PERFORMANCE _ Frédéric Deslias, #Exoterritoires.
LIVRE _ Télescope intérieur, éditions de l'Observatoire de l'Espace du CNES.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Dans le cadre de la Biennale Némo
Avant Galerie Vossen, Paris, du 23 septembre au 31 octobre 2021
Les petites obsessions qui nous agitent souvent se terrent dans l’invisible quand l’art, parfois, les magnifie. Car l’obsession, chez le commun des mortels et selon les psychanalystes, est source de souffrances que l’on ne s’explique pas toujours. Alors que chez les artistes qui savent ô combien l’exprimer, elle est centrale à bien des esthétiques. L’approche sérielle d’un sujet, quel qu’il soit, permet d’en éprouver les limites. Et que dire du monochrome en peinture qui renvoie à une quête des plus obsessionnelles, celle du sublime. Avec la machine dont nous apprécions tout particulièrement la capacité à répéter inlassablement des tâches, l’obsession serait davantage la norme. Pour exemple, les intelligences artificielles qui ne reconnaissent avec brio que ce que nous leur avons appris à reconnaître, au point même de se fourvoyer dans leurs quêtes tout aussi obsessionnelles. Enfin, il y a les algorithmes des médias sociaux qui ne nous donnent à voir que ce qu’ils considèrent que nous attendons au risque de transformer nos sujets de recherche en autant de petites obsessions. L’exposition Dialogues autour de l’obsession croise les regards de quatre artistes de différentes générations avec des séries d’œuvres aux divers supports ou médias mais convoquant toutes la frénésie.
ARTISTES _ Geneviève Asse, Caroline Delieutraz, Grégory Chatonsky et Sam Szafran.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
En collaboration avec Tribew et dans le cadre de l'exposition Ode à Gaïa du Salon Turbulences
24 Beaubourg, Paris, du 27 au 29 février 2020
La fragilité est une des composantes essentielles de l’œuvre que Laurent Pernot poursuit. Une fragilité qui, bien au-delà des croyances, met l’objet, l’être et le monde sur un pied d’égalité dans leur relation à l’éphémère et quelles que soient les temporalités qu’il neutralise. Et ce, qu’il s’agisse de clefs n’ouvrant plus aucune porte ou de montres ne donnant plus l’heure, de fleurs qui jamais ne faneront ou d’animaux qui ne peuvent plus disparaître. L’artiste allant jusqu’à envisager la négation de sa propre fin en se représentant lui-même gelé dans sa contemplation d’un tableau d’hiver. La contemplation est elle aussi une composante essentielle de son travail. Mais l’aspect poétique de l’œuvre de Laurent Pernot ne doit en aucun cas masquer l’approche philosophique de cet artiste. Il nous incite à reconsidérer tant la vanité de nos existences que celle de nos actions que, pourtant, nous nous devons d’améliorer au regard d’un monde qui toutes et tous nous effraie au point que l’imaginaire soit un parfait refuge.
ARTISTE _ Laurent Pernot.
Avec Alain Thibault, en collaboration avec Catherine Bédard
Dans le cadre de la Biennale Némo
Centre Culturel Canadien, Paris, du 5 février au 28 août 2020
Nous avons tout appris aux machines et continuons à les alimenter afin qu’elles poursuivent dans ce “désir” d’autonomie que l’on veut bien leur octroyer. Aussi ne serait-il pas temps de considérer ce que l’on peut, à notre tour, apprendre à leur contact, en observant leurs spécificités ou qualités ? Or, s’il est une communauté qui observe le monde pour nous en donner des interprétations quant à ses transformations, c’est bien celle des artistes. Human Learning. Ce que les machines nous apprennent est une exposition qui documente le monde au travers des technologies qui le façonnent. Les œuvres réunies offrent une grande diversité d’écritures : des dispositifs interactifs induisant que l’on en appréhende les jouabilités, des installations génératives dont les processus sont totalement autonomes ou encore des créations traitant du sujet digital au travers de formes qui le sont tout autant.
ARTISTES _ Matthew Biederman, Emilie Brout & Maxime Marion, Grégory Chatonsky, Douglas Coupland, Chun Hua Catherine Dong, Emilie Gervais, Sabrina Ratté, David Rokeby, Justine Emard, Olivier Ratsi, Louis-Philippe Rondeau, Samuel St-Aubin, Skawennati, Xavier Snelgrove & Mattie Tesfaldet.
PERFORMANCE _ Purform.
DOCUMENTATION _ Centre Culturel Canadien, Art in the Digital Age, YouTube.
Avec Arnaud Lévénès et dans le cadre de la Biennale Némo
La Capsule, Le Bourget, du 23 janvier au 24 avril 2020
Les images de l’exposition Ruines particulaires de Thibault Brunet semblent documenter autant de sculptures inachevées. De blocs, dont nous devinons l’immatérialité numérique, s’extraient les détails qui ont attiré les regards de professionnels ou amateurs équipés de caméras embarquées sur leurs casques ou en harnais. Sans omettre les drones qui, depuis le lointain, sans cesse documentent les conflits. Le niveau de détail des ruines de Thibault Brunet émerge de la fusion de multiples regards ou points de vues. Car il travaille avec de grandes quantités de données photographiques qu’il interprète dans des espaces tridimensionnels contenant des monuments ou bâtiments partiellement détruits par la guerre. Ses vues sont dépeuplées comme le sont ordinairement les ruines de l’après. Celles-là même qui appellent à la reconstruction.
ARTISTE _ Thibault Brunet.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Avec Gilles Alvarez et dans le cadre de la Biennale Némo
Cité Internationale des Arts, Paris, du 22 novembre au 1er décembre 2019
Il est de multiples manières d’envisager l’absence ou la perte d’autonomie, tant chez l’humain que chez la machine. Et c’est sans doute dans la relation que nous entretenons aux technologies que cette carence s’avère être une question sociétale essentielle. Nous avons, au fil du temps, délégué nos connaissances et intelligences aux centres de données et applications. Jusqu’à nos souvenirs les plus intimes dont on ne saurait dire avec précision où ils sont localisés. Aussi nous perdons tous nos moyens à l’idée même qu’une batterie soit faible ou qu’un service, ne serait-ce que temporairement, soit inaccessible. Qui n’a pas vécu cette absence passagère sans se sentir profondément démuni, comme victime d’une injustice ? Alors que même nos déplacements dans l’espace sont assujettis aux calculs de dispositifs dont on veut continuer d’ignorer l’extrême complexité. Notre autonomie se réduit à mesure que nous déléguons aux appareils dont nous savons pourtant l’extrême versatilité. L’exposition Autonomie Zéro vise à remettre de l’humain dans la machine comme à révéler l’importance des décisions ou intuitions qui sont nôtres et le resteront vraisemblablement encore pour longtemps. Les algorithmes, nous dit-on, sont susceptibles d’apprendre par eux-mêmes si tant est qu’on les stimule. C’est cette stimulation essentielle que l’on veut examiner ici au travers d’œuvres qui émergent des relations entre les savoirs du penser comme du faire. Quand les artistes sont au plus près des dispositifs techniques qu’ils mettent en œuvre pour faire acte de création ensemble. La dédramatisation de l’absence ou perte d’autonomie nous permet d’envisager l’interdépendance telle la valeur première d’un art d’aujourd’hui en cette ère du tout numérique.
ARTISTES _ Donatien Aubert, Marion Balac & Carlos Carbonell, Adam Basanta, Rocio Berenguer, Emilie Brout & Maxime Marion, Christophe Bruno, Quentin Destieu, Benjamin Gaulon & Jérôme Saint-Clair, Elisa Giardina Papa, Varvara Guljajeva & Mar Canet, So Kanno & Takahiro Yamaguchi, Esmeralda Kosmatopoulos, Fabian Kühfuß, Pe Lang, Claire Malrieux, Egor Kraft, Julien Prévieux, Bérénice Serra avec Marion Balac, Raphaël Fabre, Mathieu Tremplin, Arzhel Prioul et Julien Toulze.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Plateforme et En cours, Paris, du 15 au 31 mars 2019
En mars 1969, le curateur Harald Szeemann inaugurait son exposition intitulée When Attitudes Become Form à la Kunsthalle de Berne. Les gestes ou concepts primant sur les œuvres elles-mêmes, les artistes présentés y assumaient alors l’inachèvement. Au fil du temps, l’événement est devenu l’un des principaux marqueurs historiques de l’art contemporain. Mais cinquante années plus tard, qu’est-ce qui serait de nature à faire forme dans notre société que des artistes n’ont de cesse de documenter ou d’interroger si ce n’est le digital, ou plus précisément, le code dont il est la source ? Car il est à la fois outil et matériau, sachant qu’il n’est point de médium artistique à ne pas avoir été contaminé par des algorithmes semblables à ceux qui constamment interviennent dans nos vies, sans même que l’on s’en aperçoive. Parmi les artistes qui en usent, certains codent alors que d’autres s’entourent d’experts en langages ayant révolutionné toutes les pratiques et tous les usages. Nombre de leurs œuvres s’inscrivent en des processus ignorant l’idée même de finitude. Ce qui donne à de telles créations génératives un caractère d’inachèvement résolument assumé à l’instant t. Il est même des artistes qui donnent à voir les fragments de codes qui, d’ordinaire, nous sont cachés. Mais toutes et tous ont en en commun de pratiquer une forme de lâcher-prise lorsque leur machine s’exécute. Et c’est ainsi qu’ils deviennent les premiers spectateurs d’œuvres collaboratives par définition. La valeur – au sens mathématique du terme – ayant remplacé celle de la teinte en peinture leur autorise tout autant d’infinies variations.
ARTISTES _ Tatsuru Arai, Fleuryfontaine, Ianis Lallemand, Anne-Sarah Le Meur, Soliman Lopez, Claire Malrieux.
DOCUMENTATION _ Plateforme Paris.
Avec Gilles Alvarez et dans le cadre de la Biennale Némo
Cité Internationale des Arts, Paris, du 15 au 25 novembre 2017
Nicolas Schöffer, Chronos 10 , 1969.
L’Origine du Monde (numérique) réactive trois temps forts de la fin des années soixante où l’on repère une intense activité à la croisée des arts et des technologies. A commencer par les 9 Evenings: Theatre and Engineering qui se déroulent à New York en 1966. Car elles sont aussi à l’origine du groupe Experiments in Art and Technology que fondent officiellement les ingénieurs Billy Klüver et Fred Waldhauer avec les artistes Robert Rauschenberg et Robert Whitman en 1967. Sur la côte Ouest des Etats-Unis et toujours en 1966, c’est au Los Angeles County Museum of Art que Maurice Tuchman initie l’Art and Technology Program visant à mettre en relation des artistes comme Andy Warhol avec des marques américaines. Enfin, c’est en 1968 que la curatrice Jasia Reichardt organise l’exposition Cybernetic Serendipity à l’ICA de Londres.
ARTISTES _ ScanLAB, Nicolas Schöffer.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Dans le cadre de la Biennale Némo
Cité Internationale des Arts, Paris, du 15 au 25 novembre 2017
Variation est un salon d’art contemporain digital.
ARTISTES _ Hélène Bellenger, Martin Bricelj Baraga, Thibault Brunet, Yuxi Cao (James), Charles Carmignac, Félicie d’Estienne d’Orves, Gregory Chatonsky, Pascal Dombis, Thierry Fournier, Virgile Fraisse, Benjamin Gaulon, Pascal Haudressy, Eduardo Kac, Esmeralda Kosmatopoulos, LAb[au], Jean-Benoit Lallemant, Pe Lang, Fabien Léaustic, Marie Lelouche, Soliman Lopez, Xavier Lucchesi, Mathieu Merlet Briand, Jonathan Monaghan, Philippe Perrin, Bertrand Planes, Lucie Planty, Sabrina Ratté, Po Sim Sambath, Stéphane Simon, Dominique Sirois, Jeanne Susplugas, Javiera Tejerina-Risso, Myriam Thyes, Lukas Truniger, Miyo Van Stenis, Mégane Voghell.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Dans le cadre de la Biennale Némo
Galerie Julio Gonzalez, Arcueil, du 10 novembre au 23 décembre 2017
Les nouveaux prophètes, aujourd’hui, ne sont que les interprètes de paroles computationnelles. Aussi, c’est avec la précision des machines qu’ils nous annoncent des mondes meilleurs depuis la Silicon Valley. De son côté, Jean-Benoit Lallemant nous donne des lectures, relativement factuelles, du monde en ce début de XXIe siècle qu’André Malraux, déjà, envisageait mystique. Usant inévitablement des technologies de son temps, Jean-Benoit Lallemant les additionne aux matériaux traditionnels de l’histoire d’un art intégrant les découvertes comme les innovations pour en faire parfois la critique. Au point culminant d’un affrontement entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, il en évoque les dirigeants tout en initiant de possibles réflexions que les spectatrices et spectateurs de son exposition s’approprieront. Le territoire est une des problématiques centrales de son œuvre qui se déroule au gré des évolutions sociétales dont les médias en réseau font écho. Mais il nous apparaît à la connaissance en profondeur des pièces qui jalonnent le travail de Jean-Benoit Lallemant qu’il est aussi question de la relation du visible à l’invisible. Quand le contrôle doit faire face à la fuite et quand les initiatives se retournent d’elles-mêmes contre celles ou ceux qui les ont mises en place. Son travail plastique aux composants qui s’entremêlent inextricablement nous révèle la complexité du monde. Les données qu’il extrait de serveurs, en se les appropriant, nous permettent de le visualiser autrement et selon des points de vue résolument contemporains.
ARTISTE _ Jean-Benoit Lallemant.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Cité Internationale des Arts, Paris, du 17 au 23 octobre 2016
Variation est un salon d’art contemporain digital.
ARTISTES _ Jeremy Bailey, Marion Balac, Laurent Bolognini, Jeanne Briand, Thibault Brunet, Elias Crespin, Magali Daniaux & Cédric Pigot, Fred Delangle, Caroline Delieutraz, Alix Desaubliaux, Judith Deschamps, Côme Di Meglio, Renaud Auguste-Dormeuil, Félicie d’Estienne d’Orves, Thierry Fournier, Klaus Fruchtnis, Masaki Fujihata, Shaun Gladwell, Joe Hamilton, Pascal Haudressy, Jean Hubert, Tomek Jarolim, Carine Klonowski, Fabien Léaustic, Joanie Lemercier, Eliott Paquet, Michel Paysant, Bertrand Planes, Dani Ploeger, Ratsi, François Ronsiaux, Lisa Sartorio, Fito Segrera, Sliders Lab, Pierrick Sorin, Jeanne Susplugas, Systaime, Flavien Théry, Ali Tnani, Yann Toma, Santiago Torres, Raul Valverde, Visual System.
Avec Carlos Sanchez et dans le cadre de Nuit Blanche
Ecole Renard, Paris, le 1er octobre 2016
Dans une relative obscurité, il y a cette chaise et elle est seule. Car c’est elle, cette fois-ci, qui a eu raison de celui qui en envisageait l’usage. Chaplin, en d’autres temps, s’en serait débarrassé en la passant par dessus bord à l’occasion du film A Day’s Pleasure. Mais qui ne s’est jamais acharné contre une chaise longue pliante dont on ne saisira jamais véritablement le confort d’utilisation ? L’artiste français Jérémy Gobé, en collaboration avec Christian Laroche, a donc décidé d’en accepter les caprices en la libérant enfin de ses possibles utilisatrices ou utilisateurs obstinés. Enfin seule, elle performe sous la lumière qui la magnifie. Quand le silence n’est rompu que par les sons inhérents à ses mouvements de balancier. Sans humain aucun, elle a perdu sa valeur d’usage au moment précisément où elle a fait œuvre de son autonomie. Libérée des poids qui la contraignaient, elle semble même échapper à toute forme de gravité. L’extrême souplesse de ses ondulations répondant aux contrepoids machiniques qui l’animent. Quand elle n‘est plus que légèreté et souplesse. Et que le tissu de ses voiles claque au vent de ses déplacements qui nous apparaissent totalement imprévisibles. Sa non prédictibilité constituant la qualité essentielle que jamais elle n’aura perdu. Ce qui, le temps d’une scène, exaspéra au plus haut point le personnage de Chaplin, aujourd’hui fait donc œuvre. Les temps modernes étant aussi ceux de la libération des objets qui, sans cesse, s’autonomisent davantage.
ARTISTE _ Jeremy Gobé.
Plateforme, Paris, du 1er au 24 avril 2016
Certains services, à l’ère de leur croissance exponentielle, participent activement à façonner cette société devenue nôtre. S’approchant « d’un coût marginal zéro », ils sont au centre de ce que l’essayiste américain Jeremy Rifkin nomme la Troisième Révolution industrielle. Quand il n’est plus une semaine sans que l’un d’entre eux fasse l’actualité sociale et politique ici ou ailleurs. Or le monde de l’art n’est pas étranger à cette croissance des services puisqu’il est des artistes pour s’en inspirer en proposant des objets aux allures de produits. L’Internet, inévitablement, regorge d’offres que ces mêmes artistes détournent ou utilisent comme on utilisait autrefois des outils ou techniques. A ceci près qu’ils en font aussi la critique. A la croisée des services que l’on nous offre ou plutôt que l’on nous impose et sans omettre ceux de l’obscur - comprenons du dark web - se cristallisent donc des pratiques artistiques qui ne sont pas sans évoquer celles, plus pop, des années soixante car documentant déjà la société en lui empruntant ses codes ou langages. Mais le monde a changé, ô combien ces dernières décennies, et les œuvres d’aujourd’hui sont à la mesure des bouleversements sociétaux que l’Internet n’a fait qu’initier en les rendant possibles. Il y a, chez l’essentiel de ces mêmes artistes, un désir commun de capturer ce qui s’inscrit d’ordinaire dans les flux. Ce faisant, ils nous donnent l’occasion d’en contempler les résonances, au-delà des écosystèmes des data pour les “penser” ailleurs et autrement.
ARTISTES _ Émilie Brout & Maxime Marion, Caroline Delieutraz, Pascal Dombis, Benjamin Gaulon & Martial Geoffre-Rouland, Carine Klonowski, Nicolas Maigret, Yann Toma.
DOCUMENTATION _ Plateforme Paris.
Dans le cadre de la Biennale Némo
Espace des Blancs Manteaux, Paris, du 19 au 25 octobre 2015
Variation Show Off est une foire d’art contemporain digital aux allures de salon.
ARTISTES _ Donald Abad, Memo Akten, Art Orienté Objet, Jean-Pierre Attal, Cécile Babiole, Marion Balac, Maurice Benayoun, Samuel Bianchini, Matthew Biederman, Julien Borel, François Brument, Christophe Bruno, Edmond Couchot, Luc Courchesne, Michaël Cros, Enora Denis, Quentin Destieu & Sylvain Huguet, Come di Meglio & Eliott Paquet, Pascal Dombis, Jas Domicz, Reynald Drouhin, fleuryfontaine, Lia Giraud, Shaun Gladwell, Juliette Goiffon & Charles Beauté, Claudia Hart, Pascal Haudressy, Catherine Ikam & Louis Fléri, Eduardo Kac, Jean-Benoit Lallemant, HeeWon Lee, Joanie Lemercier, Julio Le Parc, Selma Lepart, Juan Le Parc, Julien Levesque, LIA, Christophe Luxereau, Laurent Mareschal, Audrey Martin & Thomas Rochon, Mazaccio & Drowilal, Albertine Meunier, Barnabé Moinard, ORLAN, Alejandro Otero, Rolando Pena, Pascale Peyret, Bertrand Planes, Dani Ploeger, Olivier Ratsi, Théoriz Studio & Pia MYrvoLD, Patrick Tresset, Francois Vogel, Du Zhenjun.
DOCUMENTATION _ Biennale Némo.
Dans le cadre de la Biennale Némo
Maison Populaire, Montreuil, du 7 octobre au 12 décembre 2015
L’histoire de l’art est indissociable de celle des sciences qui sont à l’origine des innovations dont nous nous saisissons. Il est des œuvres qui ont émergé de la démocratisation du numérique alors que d’autres résultent de son usage, en laboratoire de recherche, des technologies bio ou nano qui lui sont conséquentes. La plupart des créations investissant le vivant ou l’infiniment petit sont issues de procédés numériques bien qu’elles soient présentables sans électronique aucune, sans même une alimentation électrique. C’est aussi le cas des objets ou sculptures de prototypage rapide qui renouvellent des pratiques artistiques en devenant accessibles à tous.
ARTISTES _ Renaud Auguste-Dormeuil, Aram Bartholl, Valérie Belin, Laurent Bolognini, Thibault Brunet, Jean-Benoit Lallemant, Bertrand Planes, Rafaël Rozendaal, Clement Valla.
DOCUMENTATION _ Catalogue.
Maison Populaire, Montreuil, du 5 mai au 5 juillet 2015
L’émergence d’un médium, en art, induit de nouvelles tendances. Elle est aussi à l’origine de la réactivation, autrement, de pratiques historiques. Le traitement du nu, en peinture, s’est réactualisé au fil de l’arrivée du photographique et du vidéographique, jusqu’à l’ère où les images se calculent. Les mouvements, hier magnifiés, se contrôlent dorénavant numériquement. Et que dire du paysage, quand ce sont des machines qui sillonnent le monde pour en capturer les moindres recoins. Aux artistes contemporains de s’approprier les outils et contenus numériques pour que résonnent, dans leurs œuvres, des problématiques intemporelles.
ARTISTES _ Cory Arcangel, Elias Crespin, Caroline Delieutraz, Pascal Dombis, Benjamin Gaulon, Pascal Haudressy, ORLAN, Jacques Perconte, Flavien Théry.
DOCUMENTATION _ Catalogue.
Maison Populaire, Montreuil, du 13 janvier au 4 avril 2015
L’art et le numérique se confondent pour “raisonner” ensemble. Aujourd’hui, nombreuses sont les œuvres initiées grâce à un moteur de recherche ou un appareil mobile. Les pratiques artistiques et usages amateurs, en réseau, s’entremêlent. Pour faire œuvre, des artistes détournent les médias sociaux que tous nous nous approprions. Car les cultures du numérique sont aujourd’hui très largement partagées.
À la convergence de l’art et du numérique, il y a cette relation que nous entretenons à l’autre ou au monde. En réseau, nous sommes ici et là-bas à la fois, échangeant possiblement avec tous, autour d’une communauté toujours plus globale. Le numérique a investi toutes les sphères privées, publiques ou professionnelles de nos sociétés. Modifiant profondément nos rapports à l’autre. Il est alors des artistes qui représentent le monde tel qu’il est ou tel que nous le fantasmons alors que d’autres nous le révèlent autrement pour en faire la critique. Mais tous sont affectés, dans leur traitement artistique.
ARTISTES _ Samuel Bianchini, Marie-Julie Bourgeois, Émilie Brout & Maxime Marion, Petra Cortright, Olia Lialina, Christa Sommerer & Laurent Mignonneau, Samuel St-Aubin, Gwenola Wagon & Stéphane Degoutin, Du Zhenjun.
DOCUMENTATION _ Catalogue.
Espace des Blancs Manteaux, Paris, du 20 au 26 octobre 2014
Show Off Variation est une foire d’art contemporain digital aux allures de salon.
ARTISTES _ Yacine Ait Kaci, Memo Akten, Kohira Atsunobu, Pascal Bauer, Cécile Beau & Nicolas Montgermont, B. Bellabas, Maurice Benayoun, Laurent Bolognini, Marie-julie Bourgeois, Emilie Brout & Maxime Marion, François Brument & Sonia Laugier, France Cadet, Elisabeth Caravella, Caroline Delieutraz, Reynald Drouhin, Benjamin Gaulon, Mihai Grecu, Lyes Hammadouche, HeHe, Guillaume Herbaut, Norbert Hillaire, Catherine Ikam & Louis Fleri, Olga Kisseleva, Ianis Lallemand, Anne-Sarah Le Meur, NBIA (No Budget Internet Art), Juan le Parc, Éva Magyarósi, Damien Marchal, Pia MYrvoLD, Nonotak, ORLAN, Jacques Perconte, Matt Pyke, Baptiste Rabichon, Etienne Rey, Félix Luque Sánchez, Scenocosme, Samuel St Aubin, Flavien Théry, Yann Toma, François Zajéga.
Avec La Délégation Générale du Quebec à Paris
Espace Pierre Cardin, Paris, du 21 au 23 octobre 2013
Show Off est une foire d’art contemporain digital à la scénographie ouverte.
ARTISTES _ Yacine Ait Kaci, Hugo Arcier, Art of Failure, Cécile Babiole, Gabriel Barcia-Colombo, Maurice Benayoun, Samuel Bianchini & Sylvie Tissot, Matthew Biederman, Vincent Broquaire, Thibault Brunet, Alexandre Castonguay, Christophe Bruno & Cécile Noguès, Grégory Chatonsky, Miguel Chevalier, Luc Courchesne, Magali Daniaux & Cédric Pigot, Magali Desbazeille, Djeff, Pascal Dombis, Jean Dubois, Renaud Duval, Electronic Shadow, Vincent Fournier, Jeff Guess, David Guez, Lynn Hershman, Norbert Hillaire, Catherine Ikam & Louis Fleri, Eduardo Kac, Ulf Langheinrich, Jan Robert Leegte, Joanie Lemercier, Julien Levesque, Christophe Luxereau, Nicolas Maigret, Misha Margolis, Alexandre Maubert, Katherine Melançon, Mathieu Mercier & Sismo Designers, Naziha Mestaoui, Albertine Meunier, Robyn Moody, Pia MYrvoLD, Joseph Nechvatal, Catherine Nyeki, ORLAN, Guillaume Paris, Jacques Perconte, François Quevillon, Olaf Rauh, Vincent Rioux, François Ronsiaux, Antoine Schmitt, Marie Sester, Sliders, Christa Sommerer & Laurent Mignonneau, Edouard Sufrin, Samuel St-Aubin, Yann Toma, Trafik, Hugo Verlinde, Eric Vernhes, Jonathan Villeneuve, Gwenola Wagon & Stéphane Degoutin, Du Zhenjun.
DOCUMENTATION _ Catalogue.
Galerie Vanessa Quang, Paris, du 17 au 21 octobre 2012
Show Off est une foire d’art contemporain digital à la scénographie ouverte.
ARTISTES _ Burak Arikan, Samuel Bianchini, Christophe Bruno, France Cadet, Grégory Chatonsky, Miguel Chevalier, Stéphane Degoutin & Marika Dermineur, Pascal Dombis, Reynald Drouhin, Félicie d’Estienne d’Orves, Christian Globensky, David Guez, Eduardo Kac, David Letellier, Julien Levesque, Albertine Meunier, Julie Morel, Joseph Nechvatal, Stéfane Perraud, RYbN, Société Réaliste, Olivier Ratsi, Antoine Schmitt, Michael Sellam, Christa Sommerer & Laurent Mignonneau - Flavien Théry, Lydia Venieri, Du Zhenjun.
Ars Longa, Paris, du 13 novembre au 10 décembre 2008
« La démocratisation des appareils photo numériques contribue à nous submerger d’images. Le problème n’étant plus de faire des photos, mais bien de les regarder », explique l’artiste programmeur Cyrille Henri. Ce dernier, lorsqu’il voyage en train de Paris à Valence ou de Paris à Orléans, s’équipe d’une caméra numérique qui prend d’innombrables photographies, à raison de trente par seconde. Puis, de retour dans son atelier, Cyrille Henri les assemble à l’aide d’un algorithme qui ne préserve qu’une ligne verticale de pixel par prise de vue. La première ligne, à gauche, représente le départ alors que la dernière, à droite, l’arrivée. La convention qui veut que l’on écrive de gauche à droite est donc respectée. Il faut entre mille et deux mille instants pour reconstituer l’image d’un trajet sous la forme de sa compression temporelle. Les tirages ainsi obtenus sont autant de voyages racontés. Ici, le train a ralenti, s’est arrêté durant le temps de quelques pixels et puis est reparti. Le ciel était bleu le 10 juin 2006 entre Paris et Compiègne. On remarque de nombreux points noirs sur “Paris Valence”, ce sont les fils électriques qui suivent les voies de chemin de fer en oscillant de haut en bas. Des reflets de l’intérieur du wagon viennent se surajouter au paysage du “Paris Orléans” où cohabitent ainsi deux points de vue opposés. De ces compressions temporelles, naît l’expression d’un étirement horizontal qui évoque la gestualité de peintres, tel Gerhard Richter, qui étire la matière picturale.
ARTISTE _ Cyrille Henry.